Trois semaines maintenant, que le Président de la Syrie, despote exerçant dans régime dictatorial corrompu (affairisme et autoritarisme sont une habitude) depuis 50 ans (l’état d’urgence y étant déclaré) est à son tour chahuté par les alizées du printemps arabe. Son discours d’apaisement (augmentation des salaires, fin de l’état d’urgence et libération de la presse) masque mal les meurtres des manifestants perpétrés par la garde républicaine et le besoin du peuple d’aspirer à une véritable démocratie.
La pièce maîtresse de la stratégie régionale
Mais le régime bénéficie de soutiens importants en ce qui concerne la diplomatie régionale du pays ; car il soutien les organisations palestiniennes les plus radicales et refuse toute négociation avec l’Etat Hébreu depuis 1967 en ce qui concerne le plateau du Golan que l’Etat Hébreu a conquis à cette époque. Il soutien le Hamas en Palestine, il soutien le Hezbollah libanais, s’érige comme grand allier de la République islamique iranienne qui sans cette aide ne pourrait pas alimenter en arme le Hezbollah au Liban, puissance montante du pays contre une majorité de libanais.
Les symptômes de la révolte
Encore une fois les jeunes recherchent des emplois, on retrouve les mêmes détonateurs des révoltes et les mêmes revendications : une démocratie, du travail, la fin de la corruption, une justice indépendante. Le couac réside dans le multi-confessionnalisme du pays, divisée entre les alaouites qui gouvernent (dissidence du chiisme, deuxième branche de l’Islam) et les sunnites (branche dominante de l’Islam). Le risque coercitif entre les deux confessions est réel.
L'indulgence des occidentaux
Les occidentaux ne savent pas comment se positionner une nouvelle fois. La Ligue arabe ne va pas exclure la Syrie de ses rangs comme elle l’a fait de la Libye. Mais la répression massive est là et il n’est pas possible de tolérer encore une fois la mort d’innocents. Il faut réagir. Hilary Clinton parle du Président en réformateur, son attitude était bien moins souple à l'égard des régimes tunisiens et Egyptiens. Deux poids, deux mesures donc. Que doit-on comprendre?