Voici un article de http://consommation.blog.lemonde.fr, rédigé par Cécile Prudhomme. Je vous invite à aller jeter un oeil, pour la culture G, rien de mieux!
En 2011, les ménages français ont joué la prudence. Une Europe empêtrée dans la crise économique, la perspective des élections présidentielles, la montée du chômage, bon nombre de facteurs qui les ont conduits à moins consommer , et à épargner davantage.
[à quoi sert l'épargne dans l'économie : c'est par ici]
En 2011, confrontés à une diminution de leur pouvoir d’achat (il a baissé de 0,1 % après 0,3% en 2010), les ménages ont réduit leurs dépenses de consommation (+0.3% en volume, contre 1,4% en 2010). Ils ont préféré épargner privilégiant l’épargne plus liquide, notamment le livret A, au détriment de l’assurance-vie Le taux d’épargne a atteint 16,1% en 2011 après 15,9% en 2010. Toutes ces données, déjà publiées, sont reprises dans un document intitulé «En 2011, la consommation des ménages marque le pas » et diffusé vendredi 22 juin. Mais dans ce document l’Institut spécialisé dans la statistique dresse surtout le comportement d’achat qu’ont eu l’an dernier les ménages français. En gros, le profil type du consommateur en 2011. A savoir par exemple dans le domaine des dépenses quasi quotidiennes : les Français ont préféré se nourrir que se vêtir .
En 2011, la consommation en produits alimentaires, hors boissons alcoolisées et tabac s’est poursuivie (+ 1%) malgré une hausse des prix (+ 1,8 % après + 1,1 %). Les Français ont mangé plus de pains et de céréales, mais aussi de légumes (+ 1,2 % après – 0,9 %). Moins de fruits au menu (– 1,4 % après – 0,6 %), moins de viande et de poisson aussi, en raison de l’accélération des prix. Les dépenses en habillement et chaussures ont fait les frais des arbitrages des consommateurs. Une baisse des dépenses de 1,2 % en volume en 2011, après une hausse de 0,8 % en 2010. En 2011, les Français n’ont pas sacrifié au plaisir de s’équiper en produits informatiques, électroniques et optiques (+ 9,1 % après + 9,9 %). «Les achats d’ordinateurs et de périphériques accélèrent (+ 16,4 % après + 7,8 %) et sont le principal contributeur à la hausse de la consommation en économie de l’information», relève l’Insee. Le marché des téléphones mobiles est toujours aussi dynamique (+ 30,4 % après + 22,8 %), du fait de l’essor des smartphones».
En revanche, la consommation en téléviseurs a été divisée par trois (+ 6,1 %, après + 18,5 % en 2010 et + 33,3 % en 2009), probablement due au manque d’innovation dans le secteur et à la multiplication des supports de visionnage (TV, tablettes...). Moins de télés mais aussi moins de lave-linge, et moins de meubles. Côté distraction, les Français ont acheté moins de DVD, moins de CD, et moins de livres, un phénomène probablement dû à la montée en puissance des nouveaux supports numériques et de vidéo à distance. La consommation de supports vidéo baisse de 5,9 %, après + 4,3 % en 2010 : «le Blu-ray progresse mais ne compense pas la baisse des achats de DVD», relève l’Insee. Les achats de CD audio diminuent de 10,9 % après un recul de 12,5 %. A l’inverse, les téléchargements légaux de musique progressent de 27,5 %. Les achats de livres reculent de 3,1 %, après avoir baissé de 1,6 % en 2010.
Pour échapper à la morosité ambiante, les Français ont eu besoin de se détendre en jardinant -les produits de jardinage sont plébiscités en 2011 (+ 4 % après – 0,5 %)–, en faisant du sport – les achats d’équipements de sport, de camping et de plein air poursuivent leur progression (+ 3,2%)–, et en jouant pour espérer gagner le gros lot – le succès des jeux de hasard ne se dément pas (+ 4 % après + 2 %). Les Français n’ont pas abandonné les sorties, malgré la crise. «Les dépenses dans les hôtels, cafés et restaurants ralentissent en volume en 2011, mais restent orientées à la hausse (+ 1 % après + 1,5 %). La consommation de services de restauration croît de 1 %, tandis que celle de services d’hébergement augmente de 0,9 %. La fréquentation des hôtels et des campings augmente, principalement du fait des touristes français», signale l’Insee.
Côté automobile, les Français se sont reportés sur les voitures d’occasion (+3,9 %) au détriment des voitures neuves (– 1,4 %), pénalisées par la suppression en 2011 de la prime à la casse. Et côté logement, les dépenses que les ménages consacrent au chauffage et à l’éclairage ont diminué de 1 % en volume (pas en valeur avec la hausse des prix), après avoir augmenté de 1,4% en 2010. Mais cela n’est pas un choix du consommateur, cela provient plutôt du fait des températures douces en 2011 après une année 2010 assez froide. Cécile Prudhomme