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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 00:59

La mesure, prévoyait d'exonérer de cotisations sociales les entreprises qui y avaient recours et d'impôt sur le revenu les salariés qui en bénéficiaient.

L'une des principales composantes de la loi TEPA. Elle figurait aux côtés de l'instauration du bouclier fiscal (qui plafonne à 50 % du revenu de référence les impôts), de l'assouplissement de la fiscalité sur les successions et les donations, ou encore de la défiscalisation des intérêts d'emprunt immobilier.

Tous ces dispositifs, censés traduire en actes le slogan "travailler plus pour gagner plus", ont, aujourd'hui, été supprimés ou profondément remaniés. La défiscalisation des intérêts d'emprunt a été supprimée fin 2010. Le bouclier fiscal, devenu politiquement difficile à défendre, a été enterré dans le cadre de la réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) votée avant l'été. Cette réforme est aussi revenue sur la fiscalité des successions et donations, en la durcissant afin d'essayer de compenser les recettes "perdues" d'ISF.

RÉDUIRE LE COÛT DU DISPOSITIF

Au sein de l'exécutif, on se défend de tout enterrement du dispositif heures supplémentaires et, du même coup, de la loi TEPA. "On ne touche ni au régime social", c'est-à-dire aux cotisations sociales dues par les entreprises, "ni au régime fiscal", c'est-à-dire aux réductions d'impôt pour les salariés, souligne-t-on à Bercy.

Le schéma envisagé consisterait à réduire le coût du dispositif en "intégrant" ces réductions de cotisations sociales "dans le barème du calcul des allégements de charges sociales", dits allégements Fillon (allégements dégressifs entre 1 et 1,6 smic), datant de 2003 et modifiés 2008. Aujourd'hui, les deux dispositifs peuvent s'ajouter. Cela signifie qu'à l'avenir les entreprises ne devraient bénéficier de ces allégements que sur la partie des salaires inférieure à 1,6 smic.
Le dispositif heures supplémentaires coûte 4,5 milliards d'euros par an aux finances publiques : 3,2 milliards au bénéfice des salariés (exonération d'impôt) et 1,3 milliard au bénéfice des employeurs (réduction de cotisations sociales).

Selon un rapport publié fin juin par les députés Jean-Pierre Gorges (UMP) et Jean Mallot (PS), au nom du Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques de l'Assemblée nationale (CEC), il a apporté un gain annuel moyen d'environ 500 euros à 9,2 millions de salariés (sur un total de 23,6 millions).

En indiquant ainsi sa volonté de modifier le dispositif des heures supplémentaires, le gouvernement fait un – petit – geste en direction des syndicats. Il ne va toutefois pas jusqu'à la suppression totale prônée par les organisations syndicales qui dénoncent, depuis des mois, une mesure contre-productive en matière d'emploi en période de crise et de ralentissement économique.

"La mesure a eu un effet marginal" sur l'emploi, ont également relevé MM. Gorges et Mallot dans leur rapport, tout en soulignant qu'"il n'a pas été démontré que le dispositif a suscité directement la réalisation d'heures supplémentaires “supplémentaires”, qui auraient été exclusivement imputables à la mesure". Deux raisons à cela : il y aurait eu un "fort effet d'aubaine" des heures supplémentaires précédemment non déclarées ayant bénéficié du dispositif.

Pour MM. Gorges et Mallot, "l'effet favorable" du dispositif "se réduit au volet “gagner plus”, plutôt bénéfique pour les salariés en période de récession, mais coûteux pour les finances de l'Etat". C'est pourquoi ils ont recommandé desupprimer l'exonération de cotisations tout en la réintégrant au calcul des allégements Fillon sur les bas salaires. Ils ont chiffré le gain à 1,3 milliard d'euros. C'est de ce schéma que le gouvernement semble vouloir s'inspirer.

source www.lemonde.fr

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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 00:35
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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 20:46

Laurent Fabius s'est exprimé à la Rochelle pour préciser le calendrier fictif en cas de victoire des socialistes

source le monde du 29 Août 2011      

L'ancien premier ministre distingue trois périodes après une éventuelle victoire de la gauche. Du 6 mai au 17 juin, avant les législatives, de juin 2012 à juin 2013, première année de la législature. Puis les quatre prochaines années de présidence, sur lesquelles organiser les mesures promises.

Laurent Fabius prévient à plusieurs reprises : "On ne doit pas faire en un mois ce qu'on veut faire en 5 ans". L'objectif : "Traduire dans le temps le projet socialiste". Le projet des socialistes, ou celui de Martine Aubry, dont l'ancien premier ministre est l'un des principaux soutiens ? 

Le calendrier de la gauche au pouvoir, selon Laurent Fabius.

6 mai 2012 : Election présidentielle

17 mai 2012 : Formation du gouvernement, avec plusieurs principes, notamment la parité, la diversité. Mais aussi "une nouvelle organisation gouvernementale", qui laissera "une place importante laissée au domaine de l'environnement". Les socialistes veulent également ne plus rattacher la fonction publique au ministère du budget. Les droits des femmes devront retrouver leur place au gouvernement, même si Laurent Fabius ne précise pas s'il s'agira ou non d'un ministère de plein exercice.

"Chaque ministère, préparera la loi de finances rectificative, avec des règles très claires",précise encore Fabius. "Nous reviendrons sur la règle de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, en premier lieu dans les domaines de l'éducation et de la sécurité.
Sur la sécurité, il faudra voir du changement concret très vite, sur le terrain. Des recrutements doivent intervenir vite". Laurent Fabius ne précise pas si les 10 000 policiers prévus dans le projet socialiste seront recrutés immédiatement ou en plusieurs phases.

Sur l'éducation, "nous faisons face à une difficulté : la rentrée 2012 aura été préparée en amont par la droite. Nous devrons améliorer la rentrée sans pour autant installer du précariat dans l'Education nationale".

24 mai 2012 : sommet du G8 et de l'OTAN à Chicago
"Ce sera le sommet où la France devra confirmer sa décision d'un retrait d'Afghanistan",précise Laurent Fabius. Un engagement du projet socialiste, même si les candidats ne sont pas forcément d'accord sur la date de ce retrait.

2 juin 2012 : Sommet de Rio de Janeiro
Le premier ministre ou le ministre de l'environnement devra donner un cap clair sur le changement climatique, dit-il sans plus de précisions.

Début juin 2012 : Sommet de l'UE à Copenhague
Les questions de régulation financière seront abordées à ce sommet. Laurent Fabius :"Les négociations auront été engagées par la droite et nous devrons changer de cap. Il faudra préparer en amont ce sommet avec nos partenaires, notamment l'Allemagne, pas seulement le SPD et les Verts, mais aussi avec Mme Merkel".

Juin 2012 : Sommet de la Francophonie à Kinshasa.
Le nouveau président ou la nouvelle présidente aura "l'occasion de dire des choses qui ne ressemblent pas précisément au discours de Dakar". Une autre manière de marquer le changement avec Nicolas Sarkozy.

10 et 17 juin 2012 : Elections législatives

Parmi les premières mesures de la législature

- Une "très forte avancée de la décentralisation", dixit Laurent Fabius, l'abrogation du conseiller territorial. La mise en place rapide d'une réforme fiscale pour une meilleure compensation de la taxe professionnelle pour les collectivités.

- L'abrogation des "lois scélérates" en matière de sécurité et de justice, toujours selon Laurent Fabius, qui prévient toutefois qu'"il n'y aura pas de ping pong, nous n'allons pas passer notre temps à détricoter les mauvaises décisions prises par Nicolas Sarkozy".

- La mise en place d'une banque publique d'investissement, le lancement d'une concertation sur les retraites, qui donnera lieu à une loi.  Une série de mesure sur l'environnement, avec une nouvelle fiscalité écologique.

- Le vote d'une loi sur l'égalité homme-femmes et la parité.

Dans l'année qui suit, suivront une loi sur l'éducation, une sur la justice, sur la sécurité et la justice pénale. M. Fabius précise que d'autres mesures importantes du projet socialiste devront attendre un peu, comme la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, qui prendra un an pour être déployée.

Tout cela reste bien entendu du domaine de l'exercice intellectuel. Laurent Fabius précise d'ailleurs que ce plan devra évoluer en fonction du candidat désigné, des alliances avec les partenaires de gauche et des difficultés économiques.

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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 16:31

Que reste-t-il de la loi TEPA? 

Source, www.lemonde.fr, mercredi 24 Août 2011.

 

Il ne reste presque plus rien de la loi TEPA

LEMONDE.FR | 23.08.11 | 19h21   •  Mis à jour le 23.08.11 | 21h49

 

Christine Lagarde, ministre de l'économie, présente le texte de loi dit "paquet fiscal" à l'Assemblée, le 10 juillet 2007.

Christine Lagarde, ministre de l'économie, présente le texte de loi dit "paquet fiscal" à l'Assemblée, le 10 juillet 2007.AFP/JACQUES DEMARTHON

 

C'était le 10 juillet 2007. Dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, la majorité UMP fraîchement élue faisait un triomphe à Christine Lagarde, nouvelle ministre de l'économie, venue présenter la loi travail, emploi, pouvoir d'achat.

Une loi "consacrée à la confiance, à la croissance et à l'emploi", première étape d'une "course pour faire rentrer notre pays dans le XXIe siècle (...) une course que nous allons courir à fond, qui durera cinq ans", expliquait la ministre dans son discours. La loi était articulée autour de quatre grandes idées : la défiscalisation des heures supplémentaires ; le bouclier fiscal ; le crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt ; la suppression des droits de succession.

Quatre ans après, à la rentrée 2011, aucun des quatre principaux points de cette loi emblématique n'est demeuré en l'état. Abrogée, modifiée, voire remise en question par la même majorité qui l'avait votée en 2007, la loi TEPA (travail, emploi et pouvoird'achat) a été largement vidée de sa substance.

Les heures supplémentaires ne sont plus un "tabou". En indiquant aux syndicats qu'il étudiait, avec le gouvernement, la "piste" d'une modification de la défiscalisation des heures supplémentaires, François Fillon a fait sauter la dernière barrière symbolique. Qualifiée dès 2007 par Mme Lagarde de "mesure phare de la loi", incarnation du "travailler plus pour gagner plus", la défiscalisation des heures supplémentaires, "seul moyen crédible d'augmenter les salaires des ouvriers",comme l'assurait encore Nicolas Sarkozy en avril, n'est désormais plus à l'abri.

Plutôt que de s'en prendre aux trente-cinq heures, le gouvernement avait préféré ce système incitant les entreprises à recourir aux heures supplémentaires, désormais exemptées de cotisations sociales. Le dispositif entraîne, à l'heure actuelle, un manque à gagner de 4,5 milliards d'euros par an pour l'Etat, pour un gain depouvoir d'achat minime : 500 euros par an en moyenne pour 9,2 millions de salariés, sur 23 millions au total, selon un rapport parlementaire publié en juin.

Pis, il pourrait avoir joué un rôle contre-productif sur l'emploi en poussant les entreprises à recourir aux heures supplémentaires plutôt qu'à des embauches. François Fillon n'a cependant envisagé que de modifier ce dispositif à la marge, en rendant dégressif les allégements de charges consentis aux entreprises. Mais symboliquement, le geste est fort.

>> Lire : M. Fillon veut raboter la défiscalisation des heures supplémentaires

Longtemps intouchable, le bouclier fiscal a cédé. En matière de symbole, la suppression du bouclier fiscal avait été tout aussi importante. Décidée en avril 2011, et agrémentée d'un relèvement du plafond de l'ISF, cette réforme, qui plafonnait à 50 % l'imposition globale, était déjà le signe d'une évolution. En 2007, Mme Lagarde vantait une mesure destinée à "tous ces banquiers français partistravailler à la City [de Londres]", en leur disant : "Revenez, ce n'est pas le purgatoire ici."

Décriée par le PS, cette mesure coûtait bien moins cher que nombre d'autres : 600 millions d'euros par an environ. Mais l'affaire Bettencourt, en révélant que le fisc avait remboursé 30 millions d'euros à l'héritière du groupe L'Oréal, avait sonné le glas de ce bouclier, devenu intenable alors que la rigueur était à l'ordre du jour.

Le bouclier continuera pourtant de s'appliquer jusqu'à l'imposition des revenus de 2011, et donc en 2013. Il coûtera 550 millions d'euros en 2012 et 200 millions en 2013. Quant au relèvement du seuil de l'impôt sur la fortune, destiné à "compenser" la fin du bouclier, il se situe au-delà de 700 millions d'euros, et donc risque derevenir plus cher au final.

>> Lire : ISF, bouclier fiscal : cinq ans d'hésitations

 

Mesure phare du "paquet fiscal" voulue par Nicolas Sarkozy en 2007, le crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt était aussi une niche fiscale coûteuse.

Mesure phare du "paquet fiscal" voulue par Nicolas Sarkozy en 2007, le crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt était aussi une niche fiscale coûteuse.AFP/ERIC CABANIS

 

Les intérêts d'emprunt victimes du déficit. "Il faut pouvoir dépenser plus etdépenser mieux", promettait encore Christine Lagarde en 2007. Pour cela, et pourparvenir à la "France de propriétaires" promise par Nicolas Sarkozy, la loi TEPA mettait en place "un crédit d'impôt sur le revenu égal à 20 % des intérêts d'emprunt supportés pour l'acquisition ou la construction de l'habitation principale".

Une mesure là encore volontariste et emblématique, destinée à créer un "choc de croissance" à même de tirer la France vers le haut. Mais aussi d'offrir aux Français"une parcelle de terre ou une parcelle de ville, comme un petit fragment de France", selon Mme Lagarde.

Mais, une fois encore, les résultats sont décevants. Les banques ne prenant pas en compte ce crédit d'impôt au moment de faire un emprunt, la loi favorise en fait surtout les personnes déjà en capacité d'acheter leur logement. En 2008, on compte 376 000 ménages bénéficiaires de la mesure.

Elle est renforcée par Jean-Louis Borloo dans le cadre du Grenelle de l'environnement, et son coût explose : touchant 940 000 personnes en 2009, elle revient à 1,4 milliard d'euros,  puis 2,8 milliards en 2010. Des sommes trop importantes, qui conduisent le gouvernement à la supprimer à la fin de l'été 2010, pour la remplacer par un prêt "à taux zéro".  Avec une efficacité relative :  58 % de ménages sont détenteurs de leurs logements en 2010, selon l'Insee. Un chiffre qui a à peine augmenté depuis 2007, et qui reste bien loin de l'objectif de M. Sarkozy, qui visait 70 % en 2012.

>> Lire : Crédit sur les intérêts d'emprunt : la fin d'une promesse de 2007

Les droits de succession égratignés. Il est "bien naturel de vouloir transmettre les fruits d'une vie de travail à ceux qui nous sont proches", jugeait Christine Lagarde en 2007, estimant nécessaire "d'alléger considérablement les droits de succession et de donation".

Ceux-ci étant déjà en grande partie exonérés (pour 90 % des successions), il s'agit de relever ce taux pour les personnes plus aisées. Jusqu'à 30 000 euros de donations en numéraire peuvent être transmises de manière totalement défiscalisée. La mesure coûte cher : 2,2 milliards d'euros par an. Mais elle est populaire.

Pourtant, elle va elle aussi subir le contrecoup de la crise financière et des déficits. En 2011, le gouvernement la modifie discrètement, et relève de cinq points les deux dernières tranches du barème des droits de succession, qui touchent les parts comprises en 900 000 et 1,8 million d'euros. Par ailleurs, le Sénat a durci la fiscalité sur l'assurance-vie et les donations.

Le RSA questionné, les étudiants épargnés. Autre mesure introduite par le "paquet fiscal" : le revenu de solidarité active (RSA), alors simple test, a été généralisé en 2008 et 2009. Sa mise en place, pour remplacer le RMI (revenu minimum d'insertion), devait permettre d'en finir avec les effets de seuil et de"rendre attractif le retour au travail", selon Christine Lagarde.

Payé par les départements, le RSA a été doté de 1,7 milliard d'euros pour 2011. Pourtant, des critiques se sont fait jour contre ce dispositif au sein de la majorité. Dénonçant le "cancer de l'assistanat"Laurent Wauquiez en a jugé le fonctionnement imparfait, quitte à prendre des exemples également critiquables. L'UMP a émis des propositions pour faire travailler gratuitement certains bénéficiaires de l'allocation.

Une mesure du "paquet fiscal" a échappé à toute réforme : l'exonération d'impôt élargie pour les "jobs d'été" des étudiants. Jusqu'à 25 ans (contre 21 ans auparavant), ils ne sont pas imposables sur leurs travaux estivaux, dans la limite de trois smic par an. La mesure coûte 50 millions d'euros par an, un chiffre inchangé depuis 2009.

Un "paquet fiscal" qui n'a pas fonctionné. En 2007, le coût annuel total du "paquet fiscal", soit l'ensemble de ces mesures, est évalué à 15 à 20 milliards d'euros. Pour financer l'ensemble de ces mesures, Christine Lagarde promet : "Nous allons maîtriser la progression des dépenses publiques, qui sera ramenée à 1 % en volume en 2008, soit deux fois moins que par le passé." Quant aux recettes"sous l'effet des réformes structurelles entreprises par le gouvernement, dont cette loi représente la première étape, et grâce au choc de confiance que nous enregistrons déjà chez les ménages, la croissance devrait progresser de près d'un demi-point en 2008".

On connaît la suite : le "choc de confiance" n'a pas lieu. La croissance subit de plein fouet la crise financière de 2008 et s'effondre à 0,7 %. Quant aux dépenses publiques, elles sont fortement creusées par le plan de relance décidé la même année pour faire face à la crise.  Le déficit courant est passé de 2,2 % du PIB fin 2007 à 7,1 % fin 2010. Pour le réduire, sous peine d'une perte du "triple A" qui permet à la France d'emprunter à taux réduit, le gouvernement n'a d'autre choix que celui de mesures de rigueur. A l'opposée des largesses de la loi TEPA de 2007.

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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 14:13

Évolution des prélèvements obligatoires sur longue période

L’évolution des prélèvements obligatoires depuis le début des années 70 se décompose en trois phases de croissance distinctes (cf. graphique). Tout d’abord, au cours des années 70 et dans la première moitié des années 80, le taux de prélèvements obligatoires a fortement augmenté passant de 34 % à 42 % du PIB. Puis il s’est stabilisé à un taux proche de 42 % du PIB jusqu’au début des années 90 où il a repris sa progression jusqu’au taux historiquement le plus élevé de 44,9 % du PIB en 1999. Depuis cette date, le taux de prélèvements obligatoires des administrations publiques s’est globalement replié jusqu’à 42,9 % en 2008, avant de connaître en 2009 une forte baisse liée à la crise et aux mesures de relance qui l’a amené à 41,6 %. Pour 2012, les Prélèvements obligatoires seront de 44,5% et devront croître jusqu'en 2015 pour atteindre un noveau record de 45,4%. Le Président de la République au début de son quinquennat annonçait une baisse de 4 points, car le taux était à l'époque de 43,2%. Toutefois une particuliarité française est que le poids de PO concerne pour 50% les prélèvements issus de la Sécurité sociale. 

Au cours des dernières décennies, la répartition des prélèvements obligatoires entre administrations publiques a sensiblement évolué. La part de l’État dans les prélèvements obligatoires a eu tendance à reculer, alors que la part des organismes de sécurité sociale et des administrations locales a progressé (cf. graphique 2). Cette restructuration est dûe à la décentralisation depuis 1981 et la mise en oeuvre de la politique de la gouvernance au début des années 2000, visant à décharger l'Etats de certaines compétences. 

evolution-des-PO-depuis-1959.gif

La hausse du taux de prélèvements obligatoires des organismes de sécurité sociale reflète la tendance générale à la hausse des dépenses sociales, en particulier l’augmentation des dépenses consacrées aux risques vieillesse et santé. Les dépenses de retraites sont passées de 11 % du PIB en 1981 à 14 % du PIB en 2008. Par ailleurs, les dépenses de santé, qui s’établissaient à 6 % du PIB en 1981, représentent 11 % du PIB en 2008.

ASSO : administration de sécurité sociale (Situation des PO des ASSO)

APUL : administrations publiques locales (situation des PO des APUL)

 

 

 

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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 12:37

Les prélèvements obligatoires des collectivités locales en 2009 : les recettes pèsent 6% du PIB

En 2009, les prélèvements obligatoires au profit des administrations publiques locales ont augmenté de 0,3 point de PIB pour atteindre 6,1 % du PIB.

 

REVALORISATION LEGALE DES TAUX DES TAXES LOCALES 
Les administrations publiques locales ont bénéficié en 2009 d’un léger dynamisme des bases (+2 %) et d’une forte revalorisation légale, en raison d’un rattrapage de l’inflation de 2008 qui s’est avérée au final beaucoup plus élevée que la prévision d’inflation qui avait servi à déterminer la revalorisation légale en 2008.

 

DMTO EN GROSSE BAISSE
Cette évolution globale des bases d’imposition a permis de contrebalancer en partie la forte baisse des droits de mutation à titre onéreux (DMTO) (-26 %, baisse liée à la crise des subprimes et au dégonflement de la bulle financière sur l'immobilier).

 

TRANSFERTS DE COMPETENCES
En outre, dans le cadre de la poursuite des transferts de compétences, les régions et départements ont bénéficié en 2009 de l’attribution de fractions de TIPP (respectivement 0,2 milliard d’euros pour les régions et 0,7 milliard d’euros pour les départements). L’augmentation des taux votés par les collectivités locales en 2009 (+3,3 %) explique près de la moitié de l’évolution des prélèvements obligatoires des APUL.

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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 12:27

Les prélèvements obligatoires des administrations de sécurité sociale en 2009

 Le taux de prélèvements obligatoires des administrations de sécurité sociale progresse de 0,4 point de PIB en 2009 pour atteindre 22,6 % du PIB.

Le recul spontané des prélèvements obligatoires sociaux (-0,2 %) par rapport au PIB en valeur (-2,1 %) contribue à cette augmentation pour 0,4 point.

PAS D'EMBAUCHE + REVENUS DU CAPITAL EN BERNE = CSG FAIBLE
Ce maintien des recettes sociales (nettement moins entamées que celles du budget de l'Etat en 2009) s’explique d’une part par une stabilité des cotisations sociales dans un contexte de stagnation de la masse salariale totale (peu d'embauches) et d’autre part par le recul spontané de la CSG (-1,4 %) qui pâtit de la contraction de son assiette assise sur les revenus du capital (la crise de 2009 a vu les revenus du dividende et de l'immobilier chuter, contractant l'IR et l'ISF, la répercussion se fait aussi sur la CSG).

Par ailleurs, les mesures nouvelles et les transferts contribuent à alléger ces prélèvements de 0,1 point de PIB. En effet, le transfert de CSG du FSV à la Cades est atténué par la création de la contribution patronale de 2 % sur la participation, l’intéressement et l’épargne salariale – appelé « forfait social» – et le transfert des droits tabacs vers le fonds CMU.

Cette situation est à comparer avec la loi rectificative de la loi de financement de la sécurité sociale de 2011.

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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 11:52

Le recul important des recettes fiscales nettes budgétaires de l'Etat en 2009

Le rapport de la cour des comptes sur la gestion du budget de l'Etat, c'est par ici. Les répartitions des dépenses de l'Etat en 2010, c'est par . L'historique de 2009, la chronologie de la crise financière, c'est par ici, La politique du budget 2011 et les critiques qui vont avec et l'audit de la Cour des comptes 2011 sur le déficit record permettant la préparation du DOB (débat d'orientation budgétaire) des parlementaires se trouvent sur les liens proposés. La lecture de ces circonstances permettront les choix opérés par le Gouvernement. 

L'année 2009 est l'une des pires sur le plan économique depuis les années trente. La France entre en récession et l'impact se fait sur les tous les secteurs : économiques et sociaux, entreprises, ménages, collectivités (départements surtout), les banques, le marché immobilier. Les inégalités sociales se creusent et l'insécurité sociale s'installe. Les Français de la génération précédente ont vécu les Trentes Glorieuses, pour nous c'est les trente piteuses, et à mon avis on est parti pour bien plus longtemps que 30 années. Notre génération et la suivante vont vivre les pires années économiques. à quand une révolution silencieuse?

En 2009, les RFN (recettes fiscales nettes) de l’État ont atteint 214,3 milliards d’euros, en recul de près de 50 milliards d’euros par rapport à 2008 à 265 milliards (cf. graphique). La moitié de cette baisse s’explique par les mesures fiscales prises en 2009, principalement les mesures d’allègement de trésorerie pour les entreprises contenues dans le plan de relance, mais également par la baisse du taux de TVA dans la restauration, ainsi que par la montée en charge de mesures fiscales prises avant 2009, comme celles contenues dans la loi TEPA. L’autre moitié est due au très fort repli spontané des recettes en réaction à la crise, repli bien plus prononcé que celui de l’activité économique.

Ainsi, les recettes ont baissé spontanément de 9,6 % en 2009*, soit 4,5 fois plus que le PIB (recul en valeur de 2,1 %), ce qui correspond à une perte d’environ 20 milliards d’euros (soit 1 point de PIB) par rapport à une situation dans laquelle les recettes fiscales nettes auraient reculé comme le PIB.

*l'évolution spontanée correspond à l'évolution "naturelle" des impôts sans l'apport de mesures nouvelles décidées par les pouvoirs publics. Les mesures nouvelles en 2008 décidées pour 2009 correspondent notamment à l'instauration du plan de relance, au taux réduit de TVA dans la restauration à 5%, les mesures de la loi TEPA, le vote de la hausse des impôts direct locaux, la nouvelle imposition des divendes au moment du PFL (prélèvement forfaitaire libératoire) et les prélèvements à la source de CSG sur les dividendes.

Evolution_des_recettes_fiscales_2008_2009.gif

Les prélèvements obligatoires se composent des impôts, taxes, redevances et cotisations sociales. L'article traite ici du constat de l'évolution fiscale des PO pour l'Etat. Pour les collectivité (APUL, administrations mubliques locales), c'est par ici, et pour celles de la sécurité sociale, c'est par ici (les liens sont en gestation). 

L’impôt sur les sociétés explique les 3/4 de la baisse spontanée des RFN. La TVA contribue également, dans une moindre mesure, à ce décrochage.

 

IS, - 38% (19 milliards), Bénéfices en berne des entreprises et restitution fiscales liées aux acomptes anticipés.
L’impôt sur les sociétés a baissé, hors mesures nouvelles, de 38 %, soit environ 19 milliards d’euros, en raison du recul de près de 25 % du bénéfice fiscal 2008, sous l’impulsion notamment des sociétés financières. Cette baisse s’est répercutée doublement sur les versements d’IS en 2009 du fait de son mode de recouvrement. 
RECUL DES BENEFICES DES SOCIETES
D’une part, les acomptes d’impôt sur les sociétés versés en 2009 par les entreprises sur la base de leur bénéfice fiscal de l’année 2008 se sont inscrits en forte baisse par rapport à 2008 (donnée conjoncturelle donc). 
RESTITUTIONS FISCALES EN FORTE AUGMENTATION DU FAIT DU TROP PLEIN VERSE
D’autre part, les restitutions ont fortement augmenté pour compenser le trop plein d’acomptes versé en 2008. À cet égard, le plan de relance a engendré un renforcement des demandes de remboursement de RAD, mais ces montants, intégrés dans les mesures nouvelles, n’affectent pas, l’évolution spontanée de l’IS.

 

TVA, - 3% (118,4 milliards), base taxable en forte baisse
Les recettes nettes de TVA se sont établies en 2009 à 118,4 milliards d’euros, en baisse spontanée de 3,0 % par rapport à 2008. Ce recul s’explique par la forte baisse de sa base taxable (-2,6 %), supérieure à celle du PIB en valeur (-2.1 %) et cela malgré la bonne résistance de la consommation. La baisse des emplois taxables résulte notamment d’un recul marqué de la FBCF (formation brute de capital fixe) totale (-7,6 % après +4,4 % en 2008) et de la déformation de la structure de consommation des ménages vers des produits à taux de TVA réduit. Ce dernier effet a joué pour 0,8 point dans la baisse des emplois taxables.

 

IR, -0,8%, ESTC + 1 milliards, Masse salariale & pensions dynamiques, Moins values immobilières.
À législation 2008, les recettes d’impôt sur le revenu des personnes physiques ne baissent que très légèrement en 2009 (-0,8 %). Cette évolution s’explique par des phénomènes de sens opposé. D’une part, les émissions  sur titre courant (ESTC) ont crû spontanément de 1,7 % (+1 milliard d’euros) : le dynamisme de la masse salariale et des pensions en 2008 (+3,5 % et +5,3 % respectivement) étant en partie grevé par le recul des plus-values mobilières (-1,2 milliard d’euros). D’autre part, les plus-values immobilières se sont dégradées et les recouvrements sur titre antérieur ont connu un recul exceptionnel.

 

TIPP, -0,9%, transport routier en diminution
Les recettes de TIPP brute ont également diminué à législation constante (-0,9 %), conséquence du ralentissement économique qui s’est traduit notamment par une baisse de l’activité du transport routier. 

 

ISF, droit de mutations, IR des capitaux mobiliers chutent.
Les autres recettes, qui constituent un ensemble hétérogène (droits de mutation à titre gratuit et onéreux, impôt de solidarité sur la fortune, …) chutent spontanément fortement en 2009 du fait de la baisse du prix des actifs et des revenus du capital qui s’est traduite par une diminution des impôts patrimoniaux ou sur le capital (impôt de solidarité sur la fortune, droits de mutation à titre gratuit ou encore impôt sur les revenus de capitaux mobiliers).

 

 

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 21:17

principales-msures-fiscales-2009.gif

Plan de relance, Taux réduit de la TVA dans le secteur de la restauration, Loi TEPA, Hausse des taux des impôts directs locaux, impôts des dividende au moment de PFL, prélèvement à la source de la CSG sur les dividendes. 

La hausse des taux d'imposition des impôts direct locaux (Taxes foncières, habitation et TP remplacée depuis 2010) joue en faveur du PIB à +0,1% du PIB.

Pour le reste on constate que le PIB n'a pas été favorisé (-0,3% pour l'ensemble de mesures). Rappelons que le PIB de 2009 était négatif et la France entrait donc en récession, autre lien ici. Le repli en 2009 des Prélèvements obligatoires est de -3,3% contre -2,2% pour le PIB. Cette très fort contraction est liée notamment aux faibles recettes des impôts sur les société, en période de crise et essentiellement au coût du Plan de relance. 

Les facteurs qui jouent sur les taux des PO : l'évolution spontanée et les mesures nouvelles

L'évolution spontanée des PO, c'est à dire sans mesure fiscale du Gouvernement, est une composante du taux des PO. Cinq facteurs peuvent affecter cette évolution "naturelle" dite spontanée.

 

• en premier lieu, les bases d’imposition et le PIB ne sont pas toujours liés à court terme et leur évolution respective peut conduire à une variation du taux de prélèvements obligatoires. C'est une donnée conjoncturelle.

• en second lieu, certains prélèvement sont progressif (IR), la progression des impôts est naturellement plus rapide que celle de la base d’imposition (la base d'imposition ou assiette, montant à partir duquel est calculé l'impôt (biens, revenus etc)et sur lequel s'exerce le contrpole de l'administration fiscale.  

• les décalages temporels entre l'assiette et l’impôt qui va en être déduit car l'assiette est composée de revenuscalculés sur une année antérieure. C’est le cas notamment de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les sociétés.

• le mode de recouvrement particulier de certains impôts peut conduire à une volatilité des recettes excédant celle des assiettes. C’est le cas notamment de l’impôt sur les sociétés, recouvré par acomptes et par solde.

• enfin, certains éléments d’assiette peuvent n’avoir aucun lien direct avec l’évolution du cycle économique. C’est le cas, par exemple, des prélèvements assis sur des éléments de patrimoine des ménages (impôt de solidarité sur la fortune) ou des entreprises (impôt sur les plus-values, valeur comptable des éléments d'actifs cédés).

 

La deuxième composante des variations du taux de prélèvements obligatoires est l’incidence des mesures nouvelles. L’évolution du taux de prélèvements obligatoires est affectée par les effets des mesures fiscales et sociales décidées et mises en oeuvre par les pouvoirs publics (le Gouvernement).

 

Pour reprendre la nomenclature utilisée dans les documents budgétaires (cf. « Évaluation des voies et moyens » consacrée aux évaluations de recettes du budget de l’État), deux types de mesures nouvelles peuvent être distingués :

• les aménagements de droits retracent l’incidence sur les prélèvements obligatoires des mesures législatives figurant notamment dans le projet de loi de finances et (avec contrepartie éventuelle dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale de l’année), ainsi que l’incidence des mesures réglementaires de l’année en cours.

• les autres facteurs de variation retracent les effets d’extension (?) en année pleine et l’incidence de mesures adoptées avant le 1er janvier de l’année considérée.

 

 

 

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 20:03

En 2009, les prélèvements obligatoires ont atteint 41,6 % du PIB, en baisse de 1,3 point de PIB par rapport à 2008. Les PO représentaient 41% du PIB en 1981 et 35% en 1965. Ils sont donc relativement stables en dépits de nos Trente piteuses.

Les prélèvements obligatoires sont l’ensemble des impôts et cotisations sociales prélevés par les administrations publiques et les institutions européennes, déduction faite des impôts et cotisations dus non recouvrés. Ils sont calculés à partir des données de la comptabilité nationale.  

En 2009, les prélèvements obligatoires se sont élevés à 793,0 milliards d’euros, soit 41,6 % du PIB

Quatre catégories d’administrations publiques bénéficient des prélèvements obligatoires en 2009 :

• les administrations de sécurité sociale (ASSO) en ont reçu près de 55 % ;

• l’État et les organismes divers d’administration centrale (ODAC) un peu plus de  30 % ;

•  les administrations publiques locales (APUL) près de 15 % ;

•  l’Union Européenne (UE) moins de 1 %.

 

Tableau de répartition des PO

PO_2009-copie-1.gif

Les impôts directs et indirects représentent 60,4 % du total des prélèvements obligatoires en 2009.

 

ETAT : 96,5% financé par l'impôt (direct ou indirect)
Les ressources de l’État sont presque uniquement fiscales (68% d'impôts indirects et 28% d'impôts directs) et par conséquent liées à la conjoncture (doit-on rappeler qu'elle n'est pas terrible?)
. Les cotisations rapportent à l'Etat 3,5% du budget. 

ODAC, ce sont les administrations centrales (organismes divers d'administration centrale). 100% impôts (72,2% impôts directs)

ASSO, Administrations de sécurité sociale : financées par cotisations à hauteur de 70%, CSG 30%.
À l’inverse, les organismes de sécurité sociale sont financés en bonne partie par des cotisations sociales (70,7%) ; les impôts, dont la contribution sociale généralisée (CSG), représentent environ 30 % de leur financement en 2009. Les administrations publiques locales tirent une part importante de leur financement des impôts directs locaux (taxe d’habitation, taxe foncière et taxe professionnelle remplacée à compter de l'exercice suivant par une contribution).

 

APUL, les collectivités en fait : 100% impôts.

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Titulaire d'un Master administration de l'entreprise, d'une licence de droit public 
Lauréat des concours administratif de rédacteur territorial 2011 et d'attaché territorial 2012 et Inspecteur des finances publiques
  • Thomas Bonne Titulaire d'un Master administration de l'entreprise, d'une licence de droit public Lauréat des concours administratif de rédacteur territorial 2011 et d'attaché territorial 2012 et Inspecteur des finances publiques

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